J'oublie le but et la raison pour lequels j'ai créé ces blogues. Le but c'est de «jouer» avec le club de hockey Canadien de Montréal. «Jouer avec», non pas en chaussant les patins et en revêtant l'uniforme tricolore pour m'aligner avec l'équipe; mais «jouer» dans le sens de «m'amuser de».
M'amuser en me moquant de ses performances, mais surtout de ses propagandistes, de ses dirigeants, et de ses partisans, spécialement ceux que le célèbre journaliste Réjean Tremblay appelle les «fefans» !
C'est sur ce dernier sujet que je veux revenir. J'ai déjà pondu un billet là-dessus, il y a une douzaine d'années https://lantihabsillimite.blogspot.com/2009/08/quest-quun-fefan.html mais on me pose encore beaucoup de question sur la définition du mot «fefan».
Même si le mot en question ne se retrouve dans aucun dictionnaire, et que son auteur, Réjean Tremblay, ne l'a jamais défini clairement, il a laissé assez d'indices sur sa signification pour que l'on puisse deviner ce qu'est un «fefan». Si bien, qu'au Québec, d'où vient le mot, il est entré dans le langage courant et qu'il «fait parler» !
En fait, les questionnements à son sujet viennent surtout de mes lecteurs internationaux, qui sont fort nombreux, notamment aux États-Unis, en Russie et en France.
Pourquoi et comment Réjean Tremblay a-t-il créé ce mot ? D'abord, il ne faut pas s'étonner qu'il l'ait inventé. Journaliste sportif depuis une cinquantaine d'années, écrivain, chroniqueur, scénariste renommé, Tremblay, 77 ans, originaire du Saguenay Lac St-Jean, est un amoureux de la langue française. Sa longue et riche carrière est couronnée de succès. En témoignent les nombreux prix et récompenses qu'il a mérités : trois prix Gémeaux pour la meilleure série dramatique (Scoop 1993, 1994, 1995); Gemini Award en 1988 pour la série télévisée «Lance et Compte»; Prix du Québec Jules-Fournier en 1983 pour la qualité de son écriture journalistique.
Monsieur Tremblay a «couvert» d'importants événements sportifs partout sur la planète (Jeux Olympiques, Courses de Formule Un, boxe, tennis, football, hockey, etc). Il ne s'est pas contenté de rapporter des faits. Ce n'est pas un simple reporter. Il possède cette immense curiosité, -plus grande qualité d'un journaliste-, qui l'amène à débusquer la vérité en creusant au fond des choses, là où bien des confrères moins zélés ne veulent pas aller, soit par paresse, parce que c'est trop difficile ou trop risqué.
Chercher par tous les moyens, trouver les réponses aux questions essentielles, analyser profondément, bien réfléchir, et, ensuite, trouver les mots justes pour livrer les fruits de ces découvertes toujours passionnantes, voilà ce que Réjean Tremblay a accompli pendant la grande majorité de son parcours exceptionnel, en qualité de journaliste sportif le plus renommé du Québec.
Parce qu'un article de journal doit non seulement être vrai mais surtout intéressant, Réjean Tremblay a excellé dans cet art d'attirer l'attention du lecteur. Doté d'un sens critique hors pair, le journaliste du Journal de Montréal est aussi un polémiste aguerri et un débatteur coriace. Il aime combattre avec les mots, quitte à soulever des controverses et à se faire des ennemis. Intelligent, tout en pimentant ses sujets d'écriture ou ses commentaires médiatiques, il sait éviter le libelle diffamatoire. Il ne faut pas oublier son sens de l'humour qui teinte agréablement ses écrits et ses commentaires.
Diplômé en lettres et en pédagogie (1965, Université Laval, Québec), Réjean Tremblay, dont quelques-unes des séries télévisées ont fait le tour du monde, -comme lui d'ailleurs-, a commencé sa carrière à titre de professeur de latin et de grec dans des écoles de Chicoutimi. Sa connaissance de ces langues anciennes ont fait de lui un savant étymologiste, capable de remonter à l'origine de la composition des mots. Ce qui l'a sûrement aidé aussi à maîtriser admirablement la langue française et à connaître autant de succès durant sa prolifique carrière.
Ce qui explique aussi qu'il ait pu créer aisément et naturellement le mot «fefan».
Je soupçonne également Tremblay d'avoir appris l'art de la rhétorique durant ses études. Sachant ainsi comment argumenter, il n'a jamais de mal à désarçonner les pauvres fefans qui le détestent et qui osent le défier en duel contradictoire. Ces fefans sont de bien curieuses bêtes. Ils sont uniques en leur genre. C'est sans doute pourquoi Réjean Tremblay a trouvé nécessaire de les «nommer», pour ainsi les démasquer, et les révéler au monde entier.
En espérant peut-être que sa savoureuse invention fasse un jour son entrée dans le dictionnaire de la langue française ! Ce qui serait une autre de ses nombreuses réussites !
Merci et félicitations Réjean ! Par ton immense talent, tu nous as non seulement bien informés, mais tu nous as tellement bien divertis, en plus de nous faire aimer notre belle langue française ! Mais ça, les fefans ne peuvent ni l'apprécier ni le comprendre !
Dans un prochain article, je vais m'attarder justement sur l'étymologie du mot «fefan». En riant, bien entendu...
1 commentaire:
Très intéressant de se pencher sur la source, les racines de ce qu'on ridiculise ici depuis bon nombre d'années : le fefan. Je crois que c'est la base puisqu'au final, c'est lui le client (ou le poisson), c'est lui qui paye plusieurs centaines de dollars pour faire vivre cette organisation qu'est le CH qui vit sur son passé glorieux lointain (oh qu'on s'ennuie de la LNH à 6 équipes car remporter la coupe était plus facile qu'aujourd'hui). Le mot ''fefan'' est un terme varié selon les individus, même pour les partisans du CH qui l'emploient eux aussi pour se moquer d'un des leurs qu'ils qualifient de ''faux fan''. Pour moi et sûrement comme pour plusieurs ici, un fefan est un partisan du CH bipolaire qui parle de coupe Stanley après une victoire et qui veut échanger la moitié de l'équipe après une défaite, qui se trouve des excuses après une défaite parfois aussi. Quelqu'un qui aime se faire remplir de toutes les belles promesses qu'on voit des DG qui se sont succédés depuis leur dernier conquête il y a 28 ans. Quelqu'un qui s'abreuve de tous ce que les médias disent. Et finalement un partisan chauvin qui est convaincu que chaque mouvement du DG est un coup de génie. On pourrait ajouter à cela quelqu'un de crédule qui se fait laver le cerveau dans une sorte de religion. Réjean Tremblay pour moi je l'ai toujours admiré car il allait à contre-courant, un journaliste qui dénonce sans avoir l'impression d'avoir marché sur des oeufs. Bref une rareté dans le merveilleux monde du journalisme.
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